Après 221 ans d’indépendance, dont l’anniversaire est souligné le 1er janvier, que pouvons-nous espérer en 2025 pour ce jeune Haïti bien mal parti ? Il aura fallu des millénaires pour la Chine, l’Inde, la France, etc., et de nombreuses guerres et drames pour que ces peuples en arrivent là où ils en sont.
Il est donc difficile de répondre à cette question pour Haïti. De 1915 à 1933 les Américains ont envahi Haïti et, à leur départ, ils avaient imposé une constitution et installé des règles de fonctionnement qui les assuraient d’un contrôle de l’avenir de ce pays, comme valet des États-Unis. La suite on la connait. Lorsqu’un dictateur comme Papa Doc écrasait son peuple, on regardait ailleurs. Lorsqu’un militaire s’est débarrassé d’un président élu démocratiquement, on l’a récompensé.
Lorsque les Haïtiens s’évadaient vers la montagne pour y vivre très pauvrement, mais libérés du fouet de l’oppresseur, c’était pour créer un autre monde, c’est ce que l’on se souhaite toujours, depuis le 1er janvier 1804.
Actuellement, alors que des milices criminelles font la loi, tuant impunément leurs concitoyens, une inefficace force des Nations-Unis nous rappelle l’impuissance de cet organisme lorsque le pire arrive (rappelons-nous le Rwanda) car il suffit du veto d’un puissant pour paralyser l’ONU.
Port-au-Prince est la plaque tournante du trafic de drogue vers les États-Unis. Son gouvernement est incapable de gérer adéquatement et cela chasse les plus talentueux du pays, qui se démarquent… ailleurs. Le salaire minimum est à 0,33 $ de l’heure.
Devant un tel portrait, plusieurs lancent la serviette. Et pourtant, nous pouvons et devons être une chandelle qui brille dans cette nuit de désespoir. Au mois de décembre, durant le jour pour des raisons de sécurité et au milieu des turbulences
à Port-au-Prince, un festival des Arts vivants s’est tenu. Le théâtre, la chanson, le cinéma, les livres ont affirmé l’espoir de ce peuple.
Comme ses partenaires haïtiens, Solidarité-Haïti en Estrie ne sait pas ce que sera la situation politique et sécuritaire au cours de 2025, mais nous savons que nous pouvons agir sur le Plateau central. L’insécurité à Port-au-Prince complique la vie de tout le monde, mais la tranquillité du Plateau central où de nombreux citadins se sont réfugiés, a besoin de notre soutien. Nous poursuivrons donc notre appui à nos nombreux projets. Merci de croire en demain avec nous.
