Le Saint-Denisien

Histoires du Sri Lanka – Les Saint-Denisiens au Sri Lanka

, 15 novembre 2021

Pendant que le Québec profitait de l’été pour alléger ses mesures sanitaires, le Sri Lanka vivait sa pire vague de pandémie et imposait des mesures strictes, entraînant un accès difficile aux ressources de base. Enfin déconfinés depuis octobre après deux longs « lockdowns » (situation d’urgence) consécutifs, nous profitons maintenant de chaque jour de liberté. Nos week-ends sont occupés à visiter les principaux attraits du pays, à parcourir les rues de Negombo à vélo et à recevoir nos amis avec de la poutine et des douceurs au sirop d’érable.

Nous avons eu la chance de visiter la région de Kandy, au centre de l’île, réputée pour ses montagnes magnifiques, son climat plus tempéré, ses immenses temples bouddhistes et sa faune exotique. C’est avec plaisir que nous avons partagé un excellent « rice and curry » avec notre chauffeur et sa famille, observé les singes macaques de très près et servi de buffet aux sangsues agressives dans les champs de thé.

Puis, nous nous sommes imprégnés de l’énergie de Sigiriya, célèbre pour sa forteresse antique juchée au sommet du plus haut rocher de la région, Lion rock. Ce fut aussi l’occasion de faire un safari et de voir des troupeaux de pachydermes en liberté, incluant des éléphanteaux âgés de moins d’une semaine. Notre séjour dans la campagne sri lankaise, au milieu des rizières et des chiens errants, a été des plus reposant. 

À Trincomalee sur la côte Est, nous avons découvert des plages luxuriantes parcourues par les vaches et complètement désertes de la présence des touristes. Partout où nous sommes allés, le même constat prévalait : nous étions seuls dans les lieux touristiques, les hôtels et les restaurants. C’était une expérience à la fois unique et triste, puisque les touristes se font rares depuis 2019, à la suite des attentats terroristes et de la pandémie.

Avant de quitter le Canada pour notre expatriation, nous avions discuté de notre désir de réaliser des gestes concrets pour aider ceux qui sont moins chanceux. Tous les jours, nous rencontrons des gens qui nous abordent dans la rue pour nous demander de l’argent, mais nous voulions faire plus que donner quelques roupies aux mendiants. 

Avec le temps, nous sommes devenus amis avec le vendeur de fruits sur la rue où nous habitons. Il ne nous a jamais demandé d’aide, mais au fil des mois nous avons rencontré sa femme et sa fille, puis visité leur miniature maison. Nous avons pu constater qu’ils ne possédaient qu’un seul lit dans une pièce de 10 x 10 pieds, une petite cuisine à l’extérieur et aucune toilette. En comprenant que notre ami dormait à même le sol, pour laisser le lit à sa femme et sa fille, nous avons décidé de lui offrir un lit superposé où pourrait dormir toute la famille et ainsi améliorer leur qualité de vie. 

Pour nous, cela représente seulement quelques centaines de dollars, mais pour eux c’est un vrai beau cadeau, quand on comprend que la famille a un revenu d’environ 12 $ canadiens par jour et travaille 12 heures par jour, 6 jours et demi par semaine. Au cours des prochaines semaines, mon conjoint aidera notre ami à réparer son toit afin que l’eau ne puisse plus entrer. Ça fait du bien d’aider son prochain surtout lorsqu’on est conscient à quel point nous sommes privilégiés. Comme on dit au Sri Lanka, dans la prochaine vie c’est peut-être notre vendeur de fruits qui nous aidera…

Par

Catherine Roy