Dans le village de Saint-Denis-de-Brompton, des personnes ayant appris que le verre contaminait le contenu du bac de récupération, décidèrent de former un comité pour étudier la question.
En février de l’an deux mille quinze, Christiane Vanasse, Denise Blais-Bessette et moi-même, membres de l’Association Féministe d’Éducation et d’Action Sociale dite Afeas, Jean-Luc Beauchemin, maire de l’époque, André Hamel alors président de la FADOQ et Robert Doyon citoyen engagé, se réunissent pour la première fois. Ainsi est né le Comité du Verre de Saint-Denis.
Les membres de ce comité ne perdent pas de temps, ils se mettent au travail. Des recherches leur apprend que le verre est un matériau qui ne se décompose pas, la science parle de quatre cents ans, ouf… Ils constatent aussi que le verre placé dans le bac de récupération se casse et s’incruste dans le papier et le carton et ce faisant, diminue la valeur marchande de ces produits. Ils se questionnent sur une solution pour que le verre soit retiré du bac, la proposition doit être efficace et accessible aux citoyennes et citoyens.
Euréka! Avec le support de la municipalité de Saint-Denis, un ancien conteneur pour le carton est transformé pour accueillir les bouteilles et les contenants de verre. Dès le premier juin de la même année, tout est en place et voilà que le premier projet-pilote de DÉPÔT VOLONTAIRE DU VERRE de la province du Québec, voit le jour.
Le succès ne se fait pas attendre, une conférence de presse du vingt-deux décembre annonce que dix-sept tonnes de verre ont été récupérées en 6 mois. Le bouche à oreille s’active dans le village et dans les environs. Les journalistes publient des articles, les entrevues radiophoniques et télévisuelles se multiplient, des invitations à présenter ce projet viennent de divers milieux, citons quelques exemples :
- « Rendez-Vous Citoyen de Ahuntsic-Cartierville » animé par Alain Gravel, notre projet présenté sur le même plateau que Steven Guilbeault! Le projet suscite l’intérêt et des conteneurs s’installent dans ce quartier.
- Panel au « Festival Zéro-Déchet » du Marché Bonsecours où notre expérience se retrouve au côté d’une représentante de la ville de Montréal.
- Un moment fort fut sans contredit le mémoire présenté, le trente octobre deux mille dix-neuf, à la Commission Parlementaire des transports et de l’environnement : Les enjeux de recyclage et de valorisation locale du verre.
Le projet de dépôt volontaire du verre devient presque contagieux, la MRC du Val Saint-François installe des conteneurs dans chaque municipalité de son territoire. Des informations de partout au Québec arrivent et généreusement nous envoyons un document « Foire Aux Questions ». Aujourd’hui, dans plusieurs coins de la province il y a des dépôts volontaires du verre, on ne les compte plus.
Je peux dire que ce projet citoyen a fait du chemin grâce à l’implication des personnes qui bougent, bien avant que le gouvernement agisse. Depuis plusieurs années, le gouvernement planche sur un projet de loi pour une consigne mais, combien de temps cela va prendre pour la concrétiser à la grandeur du Québec? Mon inquiétude reste que le verre alimentaire ne fasse pas partie de la liste des contenants consignés.
Cette belle histoire se poursuit en déposant le verre au conteneur situé derrière le garage municipal…